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Plus qu’une habitude, un rendez-vous annuel. Une tradition. Un évènement incontournable. Une semaine que beaucoup jalousent car d’autres ne la rateraient sous aucun prétexte. Plutôt que le compte rendu habituel, il fallait donc employer les grands moyens pour cerner ce que sont les Universités d’Eté du Kendo pour L’Haku Un Kan. Plongée dans ce monde merveilleux fait de sueur, d’effort mais aussi de réconfort avec un des habitués du beau séjour de la Côte d’Emeraude, Matthieu Fuchs.

Il suffit d’avoir croisé son shinai ou traîné un jour dans des vestiaires pour se rendre à l’évidence, la taille ne fait pas tout. Axiome qui se vérifie face à Matthieu Fuchs qui, du haut de sa stature d’éternel collégien, fait partie de ceux qui s’activent sans relâche pour l’Haku Un Kan. Tête pensante des produits dérivés, marathonien des commandes de matériel lors de la saison régulière, Matthieu compte parmi ces forcenés qui, chaque année, traversent la France dans le pack des juilletistes pour rejoindre Dinard. Un objectif : les UEK. L’interlocuteur parfait pour tenter de comprendre pourquoi, alors que les occasions de ramasser des bleus et des courbatures ne manquent pas pendant la saison, une poignée de furieux lorrains sacrifient une semaine de congés payés pour aller distribuer et recevoir des uchi à l’autre bout de l’Hexagone. 

HUK : Salut Matthieu, t’es le mieux placé, ou plutôt tu fais partie des vétérans de l’évènement, est-ce que tu peux nous expliquer les concept des UEK ? C’est quoi, pour qui, pour quoi faire ?

Les UEK, acronyme de Université d’été du Kendo, est une semaine intensive de Kendo qui se déroule depuis quelques années en Bretagne à Dinard. L’idée originelle des fondateurs de ce stage intensif était de réunir pendant quelques jours un panel de pratiquants, dont la plupart avec des hauts grades, afin d’échanger et partager sur la pratique du Kendo. D’où le mantra des UEK : le partage du savoir. Les journées sont rythmées par des Ji-Keiko (combat libre), des cours spécifiques, souvent avec des thèmes adaptés au niveau des pratiquants, des conférences, une compétition amicale etc. Un lieu commun, mais qui est vrai, veut que pendant 5 jours, on pratique autant que deux mois au dojo. Ce qui donne une idée du niveau de progression que l’on peut espérer. Il y a plusieurs groupes de niveaux et les débutants sont acceptés. Ce qui est vraiment appréciable et enrichissant.

Moment fort chaque année : les fameux Kata à 5h30 du matin, sur la plage, face au soleil. Pour les plus courageux, évidemment ! Derrière cette description un peu martiale de la semaine, il y règne malgré tout une ambiance assez décontractée, emplie de bonne humeur avec différents pratiquants d’autres clubs, qui au fil des ans, sont devenus des amis et qu’on retrouve avec plaisir.

HUK : Depuis combien d’années le club y participe-t-il ? En moyenne, ou plutôt à la louche, combien de messins font le trajet ?

Cette année, il s’agissait de la 17e édition et il y a maintenant depuis 15 ans, des gens du club de Metz qui font le déplacement. Au début, il y avait toujours en moyenne 3 à 5 pratiquants réguliers mais depuis que j’ai commencé, on doit bien être une bonne quinzaine chaque année à faire le déplacement. On est la deuxième délégation en terme de pratiquants aux UEK, après les gens du Budo XI Parisien.

HUK : Fréquence des entraînements, intensité, c’est plus colonie de vacances ou stage commando ?

Ça dépend des moments de la journée ! Fidèle à notre réputation et notre étiquette enseignée à Metz, à partir du moment où on est dans le dojo, en armure et shinai en main, on mouille le hakama. Donc stage commando la journée. En dehors du dojo, sans forcément trop en dévoiler, là aussi, on a une réputation à défendre…

HUK : Les voyages forment la jeunesse, les expériences collectives forgent un groupe, la bretagne, le club y gagne quoi ?

Le club y gagne un groupe uni, fort et surtout ravi d’être ensemble. C’est un moyen de décompresser de l’année passée, de recharger les batteries pour repartir de plus belle l’année suivante. C’est aussi un excellent moyen comme je l’ai dit plus haut, de parfaire ses techniques et de progresser de manière intensive. Et surtout rencontrer d’autres pratiques, d’autres senseis, d’autres combattants…Durant cette semaine, on parle beaucoup de Kendo mais on en profite toujours pour tester de nouveaux trucs ou encore découvrir des nouveaux endroits. N’oublions pas que le Samourai était un gentilhomme, versé certes dans la pratique du sabre, mais il devait également être en mesure de tenir une conversation, connaitre les spécialités d’un lieu ou encore maîtriser d’autres arts. On s’attache à cette image. On profite toujours des UEK pour visiter et goûter des spécialités locales comme cette année une excellente après-midi dégustation à la Cave du Dragon Rouge, producteur de Chouchen artisanal. Et parmi les arts, on peut autant pratiquer la calligraphie japonaise que la voie sacrée de la bolas de feu. 

 

HUK : Comme tu fais partie des habitués, tu vas sûrement pouvoir nous dire si, au fil des ans, vous avez fait des rencontres, si vous êtes devenus en quelque sorte « familiers » avec d’autres pratiquants ?

On a vraiment formé, en dehors du club propre de Metz, de véritable amitiés au fil des années avec les pratiquants réguliers. Citons par exemple Philippe M. président du BUDO XI qui est devenu un ami fidèle et apprécié au sein de notre groupe. Ça c’est pour les Kendokas.  Mais le vrai sel des UEK c’est justement tous ces visages, familiers, que l’on croise au détour d’un bar ou dans les rues de Dinard. Ils sont un peu comme des Yokais ( esprit japonais) : on ne sait pas qui ils sont, pourquoi ils sont là, souvent nous ne les comprenons pas, mais ils nous accompagnent dans nos aventures.

HUK : T’es plutôt conférence du soir ou asa keiko ?

Les Asa Keiko, littéralement le Keiko du matin, commencent à 6h. A Jeun. Il faut avoir un sacré mental pour arriver à passer ce cap. Comme tout le monde, je l’ai fait la première année. Depuis … certains ont trouvé une belle parade pour régler le problème du réveil. Il suffit simplement de pas mettre de réveil du tout ! Pour les conférences, malheureusement, nous n’avons jamais eu la chance d’y participer. C’est souvent à l’heure de la sieste ou à l’heure de l’apéro. Et comme nous sommes studieux durant toute la journée, nous avons besoin de ces petits moments de détente. Mais notre objectif prochain est de proposer notre propre conférence… En revanche, faudra trouver un thème…

HUK : Le Beau Séjour, c’est un after occasionnel ou le centre névralgique de l’expérience UEK ?

C’est le centre névralgique. C’est l’abreuvoir de la meute. C’est la clef de voute. C’est la pierre de Rosette ( même si nous n’avons toujours pas compris le langage qui y est parlé).

HUK : Cette année, vous avez laissé Monique zoom zoom zen avec une star, sans trop trahir l’adage qui dit que « ce qui se passe aux UEK reste aux UEK », tu peux nous en dire plus ?

Sans rentrer dans le détail car nous n’avons toujours pas compris le deal, on a croisé le soir du 14 juillet, le Jaguar, ou encore le Double-R. Plusieurs personnes étant fans dans le groupe, on a évidemment profité de sa présence pour obtenir un joli parrainage Seine St Denis style sur notre Tenugi et une belle photo en prime. Mais honnêtement, j’ai toujours pas compris ce qu’il venait faire au Beau séjour ce soir là ! Rencontrer l’HUK peut être, les véritables Stars !


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